Mer, Aout 20, 2003 |
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Les idées gagnantes de Brison 15/05/2021
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Brison et Prentice demandent à tous les candidats 06/05/2021
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L'honorable Barbara MacDougall et l'honorable David Tsubouchi ont endossé Scott Brison aujourd'hui. 10/04/2022
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Une victoire éclatante au Québec!!! 09/03/2022
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Discours en réponse au Budget 2003 19/02/2022
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Scott Brison annonce la coprésidence nationale de sa campagne 19/02/2022
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Brison lance sa campagne pour un nouveau Parti PC du Canada 30/01/2022
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Un modèle de croissance irlandais pour le Canada atlantique 10/08/2021
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11/10/2021
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| Le ministère de Paul Martin représente dix ans d’occasions ratées pour le Canada. En effet, ces dix ans ont été marqués par des changements sans précédent dans l’économie mondiale sur une telle période. Or, il se trouve que durant cette période de grands changements à l’échelle mondiale, le Canada a été affligé d’un gouvernement hésitant à prendre des risques et d’un ministre des Finances tout aussi timoré. Le règne de Paul Martin a été marqué par l’hésitation là où il aurait fallu de la détermination, par la circonspection là où il aurait fallu de l’audace et par des sondages là où il y aurait fallu une ligne d’action raisonnée. Pendant que les gouvernements des autres pays prenaient des risques et innovaient sur le plan de la politique fiscale et de la politique de réglementation, Paul Martin et Jean Chrétien ont soigneusement évité de prendre des risques de peur de compromettre leur popularité. Résultat, le Canada traîne de l’arrière.
Le déficit a été résorbé pendant le ministère de Paul Martin, certes, mais cela tenait bien plus aux mesures audacieuses prises par ses prédécesseurs qu’aux actions du gouvernement actuel. Alors que le gouvernement Mulroney avait cherché à appliquer des politiques propres à placer le Canada sur la voie de la prospérité au XXIe siècle, le gouvernement Chrétien-Martin s’est concentré sur des politiques à court terme et non sur des interventions à long terme axées sur la croissance et la prospérité. Dans un article prospectif paru dans The Economist intitulé « The World in 1998 », on lisait (au sujet du budget équilibré) : « réalisation qui tient en grande partie au passage du temps et aux réformes adoptées plus tôt dans la décennie ». Ces réformes comprenaient le libre-échange, la TPS et la déréglementation des services financiers, des transports et du secteur de l’énergie.
Lorsque les Libéraux sont arrivés au pouvoir en 1993, le gouvernement fédéral avait déjà équilibré ses livres au point d’enregistrer un excédent de fonctionnement, et le rapport du déficit au PIB avait déjà été réduit du tiers. Le taux d’intérêt préférentiel était à son niveau le plus bas en vingt ans et l’inflation, à 1,5 %, était à un creux sans précédent en trente ans. L’économie avait été restructurée – le Canada était de nouveau prêt à faire des affaires. L’Accord de libre-échange avec les États-Unis avait été signé, la TPS et la déréglementation établis, et la privatisation avait commencé. Depuis 1993, le libre-échange est responsable de la création de quatre nouveaux emplois sur cinq au Canada. En 1988, juste avant la mise en œuvre du libre-échange, le Canada avait exporté pour 100 milliards de marchandises aux États-Unis. En 2001, les exportations de marchandises ont atteint 360 milliards de dollars. En comptant les services, les échanges bilatéraux totalisent maintenant 700 milliards de dollars par an, soit à peu près 2 milliards de dollars par jour. Les recettes fiscales et autres recettes publiques ont grimpé de plus de 50 % depuis l’élection du gouvernement, en raison surtout de la croissance économique générée par le libre-échange et de la progression des recettes fiscales alimentée en partie par la TPS. Malgré quelques récents allégements fiscaux, au demeurant assez timides, le gouvernement percevra quand même quelque 175 milliards de dollars cette année, contre 116 milliards de dollars l’année de son élection.
On a des raisons de s’interroger sur les priorités de M. Martin. Celui-ci a maintenu les cotisations d’assurance-emploi à un niveau excessivement élevé (des cotisations qu’il qualifiait de « cancer » pour la création d’emplois quand il était dans l’opposition) et a sabré dans les transferts aux provinces sans réviser les priorités de dépenses du gouvernement fédéral. C’était une façon facile mais lâche d’accélérer la réduction du déficit, et les provinces n’ont pas fini de se remettre du manque de fonds causé par les années Martin. Les compressions budgétaires du tandem Chrétien-Martin ont chamboulé la santé et l’éducation dans toutes les provinces. Il y a plus encore. Quand Paul Martin se vante d’avoir équilibré les livres du gouvernement fédéral, les Canadiens n’ont en fait jamais été aussi endettés. Abstraction faite de ce que doivent les Canadiens indirectement à cause de la dette nationale, à la fin de l’année dernière, les ménages canadiens affichaient un endettement total de 250 milliards de dollars de plus qu’à la fin de 1993, ce qui représente une augmentation de 60 %. L’endettement des Canadiens vis-à-vis des banques et des autres institutions financières a grimpé pour représenter maintenant 8 000 $ pour chaque homme, femme et enfant. Les Canadiens ont de plus en plus de mal à assumer leurs dettes. L’an dernier, 79 000 personnes ont déclaré une faillite personnelle, soit 25 000 personnes de plus qu’en 1993.
Le plus consternant bilan du travail de Paul Martin comme ministre des Finances est le fait que le dollar canadien a perdu 16 % de sa valeur depuis son arrivée au Cabinet. Notre dollar, qui valait à l’époque 76 cents, a maintenant bien du mal à rester au-dessus de 64 cents. Or, notre faible dollar nuit à la croissance de la productivité et fait du tort aux entreprises canadiennes qui voudraient investir dans des machines modernes coûteuses et généralement importées pour améliorer leur productivité. Il a aussi contribué aux nombreuses prises de contrôle de compagnies canadiennes par des intérêts étrangers.
En 1993, le secteur des services financiers canadien bénéficiait d’une réglementation plus avantageuse que son homologue américain, grâce à la déréglementation des services financiers effectuée sous le gouvernement Mulroney. Depuis 1993, à cause de la déréglementation aux États-Unis et de la disparition des derniers vestiges de la Glass-Steagle Act, le secteur des services financiers américain est en meilleure posture que celui du Canada. Un exemple concret de l’inclination de M. Martin à préférer les mesures populaires aux mesures nécessaires est sa décision, prise à tort, de refuser aux banques canadiennes la possibilité de réaliser les économies d’échelle permises à leurs concurrents étrangers.
La croissance de la productivité dans le secteur manufacturier canadien depuis 1993 a représenté moins de la moitié des chiffres enregistrés à ce chapitre aux États-Unis. En moyenne, la progression de la productivité du travail au Canada est inférieure à celle des États-Unis de plus de 3 % par an depuis 1993. Le niveau de vie du Canada perd du terrain par rapport aux autres pays. En termes réels, le revenu national par habitant du Canada est maintenant inférieur de 35 % à celui des États-Unis. La Banque Royale prévoit que, si cette tendance se maintient, notre revenu par habitant représentera la moitié seulement de celui des États-Unis dans sept ans.
Si Paul Martin et Jean Chrétien avaient vu leurs vœux exaucés, le Canada n’aurait jamais adopté le libre-échange et la taxe sur les ventes des fabricants existerait toujours. Oui, on se souviendra de Paul Martin comme du ministre des Finances qui étaient en poste quand le déficit a été éliminé. Mais est-ce qu’on lui attribuera le mérite d’avoir su préparer le Canada à relever les défis du nouveau siècle? Je pense plutôt qu’on se souviendra de lui comme d’un jardinier peu imaginatif qui s’est contenté d’élaguer quelques branches ici et là mais n’a pas su semer les graines d’un Canada plus productif et plus prospère.
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